Jérémiades

Voici ma raison d’espérer : les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, il n’est pas au bout de son amour. Sa bonté se renouvelle chaque matin : Lamentations 3.21-22

Bien des gens éprouvés laissent échapper cette plainte : ” Mais qu’ai-je donc fait au “bon Dieu” pour subir ce que j’endure ?! ” Ils commettent ainsi une lourde erreur : à de rares exceptions près, Dieu ne nous envoie pas des épreuves pour punir nos désobéissances. Lui qui nous a tant aimés, au point de nous offrir le salut et la vie éternelle, ne tient pas une sorte de comptabilité de nos fautes.

Il est néanmoins vrai que nous pouvons passer par de profondes détresses. Ce fut l’expérience douloureuse du prophète Jérémie. Après avoir essayé – en vain – de ramener son peuple à la fidélité à Dieu, il a assisté à l’invasion de son pays et au sac de Jérusalem. En des accents déchirants, il décrit la dévastation de sa patrie. Ses gémissements lui ont valu d’être immortalisé dans notre langue : les dictionnaires définissent les ” jérémiades ” comme ” des plaintes fréquentes et importunes “, avec une nuance plutôt péjorative.

C’est donner là à Jérémie une réputation bien injuste. Car, au cœur même de ses lamentations, il entonne un chant de foi et d’espérance. Quelque catastrophique qu’ait pu être le sort de Jérusalem, Jérémie affirme que grande est la fidélité de Dieu ! Et il nous livre le secret de sa certitude bienheureuse : Je le dis : ” Le Seigneur est mon trésor, voilà pourquoi j’espère en lui. “

Est-ce là aussi votre trésor ? Alors les épreuves les plus cruelles ne pourront avoir raison de votre espérance.

Paul Vandenbroeck

Lecture proposée : Livre des Lamentations de Jérémie, chapitre 3, versets 1 à 26

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