Mon serviteur […] ne brisera point le roseau cassé, et il n’éteindra point le lumignon qui fume : Matthieu 12.20
On peut s’étonner de ce que Dieu, le Créateur des cieux et de la terre, ait choisi de se révéler aux hommes dans la personne du petit enfant né dans une crèche, à l’apparence si humble et si fragile. Les hommes n’auraient-ils pas eu plus de facilité à croire si Jésus de Nazareth était apparu sous la forme d’un homme au faîte de la gloire, s’imposant par la force, au lieu de venir à eux avec douceur ?
Telle n’est pas la pensée de Dieu. S’il a choisi de se présenter à l’humanité sous les traits d’un homme humble qui n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer les regards et dont l’aspect n’avait rien pour nous plaire1, c’est précisément parce qu’il tenait à n’écraser ou n’humilier personne, mais à respecter la liberté de chacun. Il frappe à la porte de notre cœur, mais ne la force jamais. Il évite de briser le roseau cassé et d’éteindre le lumignon qui fume encore. Ses appels d’amour n’en sont pas moins pressants, et d’autant plus poignants.
Dieu se révèlera peut-être à l’un ou l’autre d’entre nous au cours de la journée, non pas dans un tremblement de terre ou avec un bruit assourdissant, mais dans un murmure, avec une parole douce dite au moment opportun. Cela pourra être un encouragement, un avertissement exprimé avec tact et douceur. Sachons faire silence en nous pour entendre la voix de ce Père céleste, une voix qui viendra calmer nos craintes ou nous aider à nous ressaisir au bon moment.
Albert Nouguier
1 Ésaïe 53.2
Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 12, versets 9 à 30.