Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus… Jean 8.11
Qui ne connaît cette déclaration de Jésus à la femme prise en flagrant délit d’adultère, mais qu’on lui amène pour le piéger ? Personne ne la condamna parce que tous les accusateurs, les uns après les autres, se retirèrent, repris par leur conscience. Jette-t-on la pierre quand on se découvre tout aussi coupable ?
Chez Jésus, le refus de condamner avait une tout autre dimension. Il était l’acte de grâce de Dieu lui-même, seul apte à pardonner les péchés.
Très tôt, dans l’histoire de l’Église, la conclusion de ce récit a gêné. Au point que plusieurs manuscrits en furent “expurgés”. On craignait vraisemblablement qu’il ressemblât à une absolution de l’adultère. Peut-être pour n’avoir pas mesuré avec assez de sérieux la suite de la déclaration du Maître : Va et, désormais, ne pèche plus ! L’épisode se termine donc bien par une absolution, mais accompagnée d’un “envoi” impératif : Ne pèche plus ! Ce qui n’est pas si facile. N’est-ce pas même impossible ? Plus d’adultère, ce n’est pas hors de portée, bien sûr, heureusement ! Mais nous sommes coupables de tant d’autres formes de désobéissances !
J’aime l’affirmation de je ne sais qui : « Dieu donne ce qu’il ordonne. » Voilà qui change tout. L’Évangile, pardon gratuit accordé à qui se repent, est donné afin d’avoir pour fruit la transformation de la conduite. Dieu l’ordonne. Et parce qu’il est Dieu, son exigence est promesse. En le demandant, il garantit qu’il le rendra possible.
Richard Doulière
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Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 8, versets 1 à 11.