Un jour elle apprend que Hans, l’aubergiste, surpris d’avoir voulu introduire en ville un lièvre sans payer l’octroi1, se mit en colère et injuria l’employé. Celui-ci ne voulant pas créer d’ennuis à l’aubergiste, ne donna pas suite à sa plainte et lui pardonna. Mais l’affaire est ébruitée par Nora et le tribunal condamne l’aubergiste à quinze jours de prison. Sincèrement désolée, Nora demande conseil à son ancienne institutrice.
– Nora, prends une poule et, tout en marchant vers la mer, plume-la. Puis tu reviendras me trouver.
Bien que le conseil lui paraisse étrange, Nora le suit.
– À présent, Nora, refais le même chemin et ramasse les plumes !
Consternée, Nora en réalise l’impossibilité,… et par là même son impuissance à ravaler ses médisances.
L’apôtre Paul demandait à son disciple Tite de rappeler aux chrétiens de ne médire de personne.2 Et l’apôtre Pierre abonde dans le même sens : Que chacun préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses3.
Aujourd’hui la technologie moderne (le téléphone et Internet) sert de caisse de résonance pour amplifier nos propos destructeurs et les diffuser jusqu’au bout du monde. Alors pensons à Nora !
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