Mais, comme il faisait porter la discussion sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir, Félix, saisi de crainte, lui dit : Pour le moment, va-t-en… Actes 24.25
Quelle occasion ratée, Paul ! Alors que tu étais prisonnier, tu avais devant toi le gouverneur Félix ! Fallait-il donc que tu lui parles de justice, de maîtrise de soi, de jugement ? N’y a-t-il pas dans l’Évangile d’autres thèmes plus propices à aborder : amour, grâce, pardon… Pourquoi as-tu mis tant d’insistance sur ce qu’il lui était désagréable d’entendre ?
Voyant faire l’apôtre Paul, je me suis posé ces questions. Qu’aurais-je fait à sa place ? Que ferais-je aujourd’hui si l’occasion m’était donnée de parler de la foi à une personnalité haut placée ? Aborderais-je ces thèmes qui touchent à la conscience (la justice), à la vie personnelle (la maîtrise de soi) et à l’éternité (le jugement) ? C’est pour avoir suivi la même démarche que Paul que Jean-Baptiste a été emprisonné, puis décapité. Il avait juste dit au roi Hérode qu’il ne lui était pas permis de prendre pour femme celle de son frère.
L’Évangile n’est pas une pommade. Il touche aux points les plus sensibles, les plus dérangeants de la vie. Heureux celui qui est prêt à entendre la mauvaise nouvelle première qu’il véhicule. Il pourra entendre la bonne nouvelle qui la suit. Dieu ne condamne pas le pécheur repentant. Il le sauve et le transforme !
Gilles Georgel
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Lecture proposée : Lettre de Jacques, chapitre 4, versets 1 à 10.