Soyez bons et compréhensifs les uns envers les autres. Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ. Éphésiens 4.32
Après un périlleux voyage entrepris à travers les Alpes en décembre 1076, l’empereur germanique Henri IV arriva à Canossa, en Italie, en janvier 1077. Il passa trois jours pieds nus, debout dans la neige, aux portes de la résidence du pape Grégoire VII. Enfin admis par ce dernier, Henri tomba à ses pieds, le suppliant de lui pardonner. Il reçut l’absolution. De cet épisode pittoresque de l’Histoire vient l’expression « aller à Canossa ».
Pourtant quelques années plus tard, Grégoire renouvela l’excommunication d’Henri, qui, en réponse, marcha sur Rome et emprisonna le pape. Le prétendu pardon n’avait apparemment été ni sincèrement demandé ni sincèrement accordé.
Pour qu’il y ait pardon réciproque, quelqu’un doit demander pardon. En le faisant, on n’essaie pas de se justifier ou de dire à demi-mot : « Excusez-moi si les vérités que je suis prêt à vous redire, ou les actes que je suis prêt à poser encore, vous ont blessé… » Demander sincèrement pardon c’est admettre son tort devant celui qui a été offensé.
Le pardon réciproque exige aussi que le pardon demandé soit accordé par l’offensé. Pardonner, c’est libérer l’autre de sa « dette » envers nous. C’est promettre que sa faute ne sera plus évoquée ni utilisée contre lui.
Notre modèle de pardon se trouve non à Canossa, mais à Golgotha. Là, Dieu a pardonné entièrement et définitivement à tout pécheur sincèrement repentant. Pardonnons-nous comme Dieu nous a pardonné en Christ.
Maxime Pierre-Pierre
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Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 18, versets 21 à 35.