Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries. 2 Pierre 3.3
Benjamin Franklin1 séjourna à Paris, en mission diplomatique, peu avant la Révolution de 1789. Il fut invité à une soirée réunissantd’éminentes personnalités, dont plusieurs membres de la Cour Royale. Tous étaient très influencés par la philosophie des Lumières. On ne se priva pas, au cours de la réception, de se moquer du christianisme et surtout de la Bible. Un homme distingué était d’avis que la Bible n’était qu’un livre rempli de grossiers mensonges et sans intérêt littéraire. Toute l’assistance l’approuva. Seul Franklin resta silencieux.
Questionné sur son avis, Franklin répondit que, pour l’instant, il ne lui était pas possible de le donner, car son esprit était accaparé par un livre qu’il venait de dénicher chez un bouquiniste.
– Seriez-vous d’accord d’écouter un extrait de cet ouvrage ?
Tous le souhaitaient. Sur ce, Franklin, sortant de sa poche un très vieux bouquin, se mit à lire avec une intonation adaptée, un texte poétique qui impressionna l’auditoire. Tous le trouvaient excellent, le meilleur du monde. Aussi chacun désira-t-il en connaître le titre.
– Vraiment ? lança Franklin, réjoui de son triomphe. Mon livre est rempli de pages de ce genre. Ce n’est rien d’autre que la Bible que vous venez de dénigrer. Je vous ai lu la prière du prophète Habacuc.
Vous pouvez vous imaginer les mines de l’assistance…
Charles Rick
1 Physicien et homme politique américain (1706-1790)
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Lecture proposée : Livre du prophète Habacuc, chapitre 3, versets 1 à 15.