Le méchant est pris dans ses propres fautes.
Proverbes 5.22
L’autre jour, alors que j’étais avec des détenus, nous parlions de certains méfaits qu’ils avaient commis et de leurs conséquences.
Ils étaient d’accord avec moi pour reconnaître que le bénéfice de leurs méfaits par rapport à la peine de prison n’avait pas un rapport très avantageux, et ce, quel que soit le type de délit. Ajoutée à l’emprisonnement, la difficulté portée à la famille : parents, épouse, enfants. Et que dire des victimes, si souvent oubliées, qui ont subi sans avoir rien demandé.
Loin de moi d’être moralisateur, de pointer un doigt accusateur : « Que celui qui n’a jamais commis de fautes jette la première pierre. » Toutefois, il faut regarder les choses en face, accepter de prendre ses responsabilités, les assumer pour… ne plus recommencer.
Depuis vingt-deux ans que je suis aumônier dans les prisons, je n’ai jamais vu un détenu s’en sortir sans qu’il reconnaisse les souffrances causées aux autres et qu’il se dise qu’il était temps de changer de cap.
Il y a 3000 ans, le roi David était lui aussi prisonnier : prisonnier de sa faute, de sa culpabilité, de ses remords, de sa honte… Et il y avait de quoi ! Il n’a retrouvé la paix qu’à partir du moment où il a exprimé des regrets. Une des traductions de la Bible rend très bien son sentiment (et celui de détenus qui se plaignent de leur sort) : « Tant que je ne reconnaissais pas ma faute, mes dernières forces s’épuisaient en plaintes quotidiennes. »
C’est vrai pour chacun de nous. Nous pouvons retrouver la paix, la joie, l’enthousiasme, à partir du moment où nous reconnaissons et regrettons nos erreurs. Peut-être faut-il le faire aujourd’hui.
Bernard Delépine
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Lecture proposée : Psaume 32.