La besace

Ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?
Matthieu 7.3

Dans cette fable, La Fontaine fait venir devant Jupiter, le roi des dieux mythologiques, plusieurs animaux. Ils sont invités à dire librement au roi si quelque chose ne leur plaît pas en eux. Jupiter y remédierait. Les uns après les autres sont satisfaits d’eux-mêmes et ne trouvent rien à redire de leur état. Par contre, ils critiquent sans retenue l’un ou l’autre. Le fabuliste conclut la scène en constatant que les humains sont les plus « fous ». Nous sommes :
« Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous.
Nous nous pardonnons tout,
et rien aux autres hommes :
On se voit d’un autre œil
qu’on ne voit son prochain ».
Le Créateur aurait pourvu chacun d’une besace, ce sac à deux poches porté sur une épaule :
« Il fit pour nos défauts, la poche de derrière,
Et celle de devant pour les défauts d’autrui. »
Mais La Fontaine ne nous donne aucun remède pour corriger ce travers.
Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus avertit d’abord : C’est du jugement dont vous jugez qu’on vous jugera, de la mesure dont vous mesurez qu’on vous mesurera. Puis il nous propose la démarche inverse. Ne pas passer d’abord notre prochain à la loupe pour grossir ses peccadilles en poutres, mais examiner en priorité notre propre œil. Il est obstrué par nos propres défauts, ces “poutres” que nous refusons de reconnaître. Lorsque notre regard sera clarifié, nous verrons assez clair pour ôter la paille de l’œil de notre frère.

Charles Rick

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Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 7, versets 1 à 5.

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