Alors Samson invoqua l’Éternel, et dit : Seigneur Éternel ! Souviens-toi de moi, je te prie.
Juges 16.28
La personnalité de Samson nous laisse tellement perplexes que nous l’avons relégué au rang de super héros pour les enfants ou de figure de peplum, jouet des séductions de Delila. Il est à nos yeux une sorte d’Hercule biblique dont nous n’avons retenu que les exploits guerriers et la force hors du commun, sans oublier la chevelure abondante à laquelle on attribue cette force. Pour le reste, c’est un héros de Dieu bien pitoyable classé dans la galerie de portraits du chapitre 11 de la lettre aux Hébreux.1 Il s’y retrouve avec d’autres, tels Gédéon, Barak et Jephté, aux parcours guère plus reluisants, sur lesquels l’auteur passe rapidement.
Mais Samson est bien plus que cela. Consacré à Dieu2 dès l’annonce de sa naissance par un ange ; il a été choisi pour être juge en Israël. Cette fonction de « libérateur » du peuple, il l’occupera assez mal durant vingt ans.
Samson a commis bien des entorses à son contrat avec Dieu, il s’est plu dans la provocation et la vengeance personnelle. Mais, à la fin, il aura appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes3 et cela fait de lui en quelque sorte un précurseur de Jésus. Ce d’autant plus que sa mission était de commencer à délivrer Israël de l’oppression des Philistins et qu’il a accompli la plus grande partie de sa mission en donnant sa vie.
Jésus, l’antihéros selon les critères du monde, nous a libérés, par sa mort, de l’oppression du mal et du diable.
Bernard Smagghe
1 Hébreux 11.32 2 cf. Nombres 6 3 Hébreux 5.8
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Lecture proposée : Livre des Juges, chapitre 16, versets 25 à 30.