Il appelle par leur nom les brebis et les conduit dehors.
Jean 10.3
Pendant la Seconde Guerre mondiale et juste après, la vie était dure dans notre petit village du nord de l’Italie. Chaque après-midi, après l’école, je prenais une faucille, un râteau et un sac, et je partais dans une clairière de la forêt ramasser de l’herbe pour nos lapins : c’était à moi de les nourrir.
Un jour, je jouai trop longtemps avec mes amis et il faisait presque nuit lorsque je partis couper l’herbe. Comme j’avais peur, seul en forêt, je revins en courant, oubliant les outils dans la clairière : « Oh, eh bien, je les prendrais demain quand il fera jour. »
Lorsque mon père rentra à la maison, il demanda :
– As-tu nourri les lapins ?
– Oui, papa.
– Les outils sont-ils nettoyés et à leur place ?
– Non papa, mais je le ferai demain matin.
– Ah non alors ! Va immédiatement les chercher…
On n’avait pas l’habitude de discuter. Je me mis donc en route le cœur lourd et anxieux. La nuit n’avait jamais été aussi noire, et dans mon imagination, toutes sortes d’animaux sauvages me suivaient, prêts à bondir sur moi.
Je venais d’atteindre la clairière et de trouver les outils lorsque j’entendis des bruits de pas. Mon sang ne fit qu’un tour et mon cœur se mit à battre la chamade. Un homme “dangereux” venait me capturer ! Puis j’entendis un mot « Silvano ». C’était la voix de mon papa.
La peur était envolée… La lune et des milliers d’étoiles éclairaient notre chemin alors que nous rentrions, main dans la main. Quel bon moment !…
Quelles que soient les circonstances, je ne suis jamais seul, mon Père céleste m’appelle par mon nom et me dirige dans la vie.
Silvano Perroti
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Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 8, versets 14 à 19.