Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.
Matthieu 9.12
Cette affirmation du Médecin le plus compétent m’a interpellé il y a plus de 50 ans. Lorsque je travaillais dans une maison de postcure pour alcooliques et que je voyais les ravages de cette substance paraissant anodine, j’entendais la voix du Sage : Ne regarde pas le vin qui paraît d’un beau rouge, qui fait des perles dans la coupe et qui coule aisément, il finit par mordre comme un serpent.1 Les larmes d’une épouse, la terreur dans le regard d’un enfant me poussaient à œuvrer parmi ces coupables-victimes. Ces malades avaient besoin de compassion, mais leur famille et leur entourage de compréhension et d’amour. Voir tituber et déblatérer un prisonnier de l’alcool ne me fait pas rire, mais engendre la pitié pour ce captif et ses proches. Signer à la « Croix bleue » ou à « Vie libre » était pour eux une béquille momentanée, mais la rencontre avec le « Libérateur Jésus » se révélait plus efficace.
Quelle joie dans les yeux usés par les larmes, quelle reconnaissance sur les lèvres et dans les cœurs de l’épouse et des enfants qui avaient trinqué alors que l’époux et père se livrait à son penchant néfaste et meurtrier ! Si vous êtes prisonnier de cette habitude, Dieu ne vous juge pas, ne vous condamne pas, mais Il veut vous guérir. Vous avez besoin de ce thérapeute infaillible. Il y a plus de 50 ans, l’esclave que j’étais, prisonnier d’autres passions, a tendu ses bras entravés et Dieu a fait sauter les menottes et soigné les plaies de mon âme.
Gérard Peilhon
1 Proverbes 23.31-32
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Lecture proposée : Évangile selon Luc, chapitre 18, versets 9 à 14.