Si les morts ne se réveillent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons !
1 Corinthiens 15.32
Pendant des mois, toute la France n’a brui que de la réforme des retraites. Si chacun estime qu’elle était indispensable, tous s’accordent plus encore pour déclarer inacceptables toutes les propositions émises – trop avantageuses ou ruineuses pour l’État de l’avis des uns, trop chiches et calamiteuses pour les travailleurs de l’avis des autres ! Quant aux propositions alternatives, elles ont été plutôt rares et floues, tant il est vrai que, si la critique est facile, l’art – mais la réforme des retraites relève-t-elle de l’art ? – est difficile.
Je ne peux m’empêcher de constater que, si toute la France se préoccupe de la réforme des retraites, pas un Français ne semble s’interroger sur l’après-retraite. Pour tous, tout semble s’arrêter à la retraite, comme si c’était là l’ultime étape de leur vie. Comment, d’ailleurs, s’en étonner de la part d’une société athée et matérialiste ? Pour elle, le problème des retraites prend fin devant la tombe.
Mais c’est pourtant là que se pose le problème infiniment plus grave de l’après-retraite : la « réforme » incomparablement plus urgente que nécessite cette nouvelle étape ? Il ne s’agit d’ailleurs plus cette fois de « réforme », mais de changement radical, d’un changement radical qui doit conduire le « retraité » à se transformer en « racheté » pour pouvoir aborder l’après-retraite avec assurance et sérénité ?
Pourquoi ne pas simplement poser la question à ceux qu’indigne la réforme des retraites : « Et l’après-retraite, vous y avez pensé ? »
Adapté d’un article signé Sylvette Rat, tiré du périodique “Le lien fraternel”, octobre 2010.
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Lecture proposée : Psaume 90, versets 10 à 12.