N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.
1 Jean 3.18
Nous venions d’être libérés de l’occupation allemande. Dans les rues, se pavanaient des jeunes gens munis de brassards affichant l’appartenance revendiquée aux partisans et résistants de tous bords. Pas mal d’entre eux n’avaient, en fait, jamais appartenu à un réseau de résistance.
Pour nous moquer gentiment de cette floraison douteuse, l’imagination féconde de mon frère, nous fit porter, l’un et l’autre (18 & 16 ans) un brassard portant les lettres PME. À la question : « Quel “groupe” est-ce ? » nous répondions : « Les partisans… » reprenant, peu après, avec un sourire : « Les partisans du moindre effort ».
Il est facile en effet de se joindre aux vainqueurs quand le combat est terminé. Tout aussi simple de se prétendre ceci ou cela. Mais quelle valeur ont nos prétentions si ce ne sont que des mots sans aucune réalité ?
C’est d’une évidence aveuglante quand il s’agit d’amour. Dire qu’on aime n’est souvent que l’expression du désir, de la soif de prendre ; ce qui est à l’opposé de l’amour.
On ne dira jamais assez que l’amour n’est pas la passion ; que les sentiments ne sauraient le définir. Aimer, c’est donner, c’est se donner. Et cela ne peut se vivre que dans les actes. Oh ! la plupart du temps, rien de spectaculaire, mais de petites choses qui se nomment “attentions” et qui n’attendent aucun retour.
Est-ce ainsi que j’aime ?
Richard Doulière
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Lecture proposée : 1ère lettre de Jean, chapitre 3, versets 16 à 19.