Quand l’insensé marche dans un chemin, le sens lui manque, et il dit de chacun : Voilà un fou !
Ecclésiaste 10.3
En février 1494, durant le Carnaval – la saison des fous – parut à Bâle « La nef des fous » du Strasbourgeois Sébastien Brant. Le succès du livre fut foudroyant et durable. Une nouvelle édition vient de paraître en librairie. La pertinence permanente du message de l’ouvrage explique son impact. « La nef des fous » est une fiction. Dominé par l’idée que les malheurs des hommes résultent de leurs péchés, Brant entreprend de détailler la folie du genre humain. Il convoque tous les fous de la terre pour les faire monter l’un après l’autre dans une nef, un navire. Le genre humain entier est concerné. Les fous se suivent sans se ressembler. Chacun lecteur est obligé de se reconnaître dans l’un ou l’autre des portraits dressés.
Le livre de Brant témoigne que nous ne sommes pas seulement mauvais. Nous sommes aussi souvent inconséquents avec ce que nous savons être le juste, le vrai. La Bible rejoint le diagnostic sévère de Brant. L’homme livré à lui-même, à ses seules lumières, à ses désirs contradictoires se comporte en insensé, dit-elle. Autrement dit en fou !
Quelle est votre folie ? Nul doute que la plus grande est de se croire sage, sensé, intelligent ! Un seul l’a été dans ce monde : Jésus de Nazareth. Dans son amour fou pour nous, Dieu l’a chargé de toutes nos folies. Jésus est le sage qui meurt pour les fous que nous sommes ! L’avez-vous compris ?
Gilles Georgel
_________________
Lecture proposée : Psaume 14.