Aie pitié de moi, Seigneur !
Seigneur, secours-moi !
Matthieu 15.22 et 25
Prière et précarité ont la même origine linguistique. Ce n’est pas sans raison. Prier, au premier degré, c’est demander, c’est supplier. Et cette démarche suppose deux choses. D’une part, que nous nous sachions incapables de résoudre nous-mêmes le problème au sein duquel nous nous débattons. Cela signifie donc que nous reconnaissons notre précarité, notre impuissance. C’est, d’autre part, affirmer que nous croyons que celui auquel nous nous adressons a le pouvoir de nous secourir.
La femme syro-phénicienne qui supplie Jésus de guérir sa fille possédée représente parfaitement la reconnaissance de la précarité. Non seulement elle n’a nul pouvoir sur l’état de sa fille. Mais elle sait que sa condition de non-juive l’exclut en quelque sorte du bénéfice du ministère du Christ envoyé vers les seules brebis perdues d’Israël1. Elle accepte humblement d’être comparée à un petit chien. Elle admet qu’elle n’a aucun droit. Elle ne peut pas réclamer le pain ; mais elle mendie les miettes. Cette précarité reconnue fait de son intervention persévérante une vraie prière.
Même si nous n’avons rien de précis à mendier à Dieu, prions-le. Mais ne nous approchons jamais de lui avec une autre attitude que celle dont cette femme nous donne l’exemple. Car nous n’avons pour oser nous tenir devant lui, que le recours de la grâce résumée dans le nom de Jésus.
Richard Doulière
1 Matthieu 15.24
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Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 15, versets 21 à 28.