Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. C’est là qu’il fut crucifié et deux autres avec lui.
Jean 19.17-18
Une colline sinistre en forme de crâne se découpe sur un horizon blafard. Le condamné, dont les jambes se dérobent à chaque pas, en gravit péniblement le sommet. Basculé sur deux poutres assemblées en croix, il sent la morsure des clous dans ses poignets et ses chevilles. Son visage surmonté d’une couronne d’épines est ensanglanté. La condamnation à peine prononcée, ses accusateurs s’étaient faits tortionnaires. Les coups, les soufflets s’étaient abattus sur lui, son dos avait été labouré par la flagellation…
Et maintenant, là sur la hauteur, quel spectacle effarant ! La barbarie la plus atroce affichée publiquement.
Au-dessus de son visage défiguré, ces quelques mots : Jésus de Nazareth, roi des Juifs, qui gênent. Tels les prêtres s’adressant à Pilate : « N’écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu’il a dit : Je suis roi des Juifs », on voudrait qu’ils soient changés. Mais la culpabilité de l’humanité restera gravée sur cette poutre infamante. Cette culpabilité inscrite au plus profond de nous, et dont on voudrait se débarrasser.
Cher lecteur, ce premier vendredi saint est dû à notre culpabilité collective et individuelle. Acceptons d’être confrontés, aujourd’hui même, avec le tortionnaire tapi au fond de notre être… et crions à Dieu : « Pardon Seigneur pour ta croix dressée à Golgotha ! »
Gérard Peilhon
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Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 19, versets 17 à 22.