Ce n’est pas volontiers qu’il humilie et qu’il afflige les fils des hommes.
Lamentations de Jérémie 3.33
« Vous êtes indigne d’être un chimiste ». C’était en classe de première. J’avais choisi la filière chimie dès le lycée. Le professeur, un homme rigoureux et exigeant, avait demandé un volontaire pour aller corriger un exercice au tableau. C’est alors que je m’étais fourvoyé dans une solution qui le mit hors de lui. Sa cinglante critique avait fusé, devant une classe médusée. Je retournai m’asseoir, piqué à vif dans mon amour propre. Il demanda un autre volontaire. Personne ne broncha. Je ne sais ce qui me poussa, mais je me relevai aussitôt et repartis au tableau. Je donnai la bonne solution. « C’est bien ! » me dit-il, alors que je rejoignais ma place. J’avais croisé son regard approbateur, presque admiratif. La critique n’était pas neutre, elle ne visait pas que mes compétences, mais ma personne. Pour le professeur, revendiquer la fonction de chimiste engageait la personne.
Réalisons-nous qu’être ou se dire chrétien, c’est plus qu’avoir son nom écrit dans un registre de baptême ? C’est avoir une nouvelle identité, une relation avec Dieu qui appelle celui qui l’est son fils ou sa fille. Cette filiation, rendue possible par Jésus-Christ1, sous-entend une mentalité renouvelée et décalée du moule ambiant qui rejette l’effort et la persévérance. Êtes-vous une fille ou un fils de Dieu ? Et si vous l’êtes, ne vous étonnez pas d’être corrigé par lui, mais il le fait comme un père corrige ses enfants.
Joseph Paladino
1 Galates 3.26
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Lecture proposée : Lettre aux Hébreux, chapitre 12, versets 3 à 7.