Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra.
Jean 11.25
Boris Kornfeld, médecin juif rationaliste fut interné, pour raisons politiques, au goulag. Un détenu lui expliqua que Jésus était venu en premier pour les Juifs et qu’il avait accompli les prophéties concernant le Messie. Le « Notre Père », que ce chrétien priait souvent, impressionnait le docteur. Tout ce qu’il apprenait sur le Christ le fascinait, cependant adhérer à la foi de ceux qui persécutaient des Juifs lui paraissait être une trahison.
Un geôlier des plus ignobles fut poignardé. Kornfeld, obligé d’effectuer sur lui une suture des artères fut tenté d’en faire une qui ne tiendrait pas. Effrayé à l’idée d’avoir les mêmes haines que ses persécuteurs et réalisant sa totale impuissance à pardonner, il invoqua Jésus, et son cœur s’apaisa. « Pardonne-nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés », murmura-t-il. Dès lors il pratiqua ce qui est juste. Il constata bientôt que sa haine avait disparu. Il était libre. Un jour, il dénonça un aide-soignant qui volait la nourriture des malades. Celui-ci fut mis au cachot. Craignant un acte de vengeance, Kornfeld ne dormait plus qu’à l’hôpital.
Un jour, il opéra un interné atteint d’un cancer et il lui parla du Christ. La nuit suivante il fut assassiné. Le patient qui avait reçu son témoignage crut. Son nom est Alexandre Soljenitsyne, l’auteur de « L’Archipel du Goulag » et prix Nobel de littérature.
Théophile Hammann
__________________
Lecture proposée : Évangile selon Marc, chapitre 6, versets 14 à 29.