Souviens-toi de ton créateur durant ta jeunesse, avant l’arrivée des jours mauvais, avant d’atteindre les années où tu diras : Je n’y prends aucun plaisir.
Ecclésiaste 12.1
À la fin de sa longue vie (89 ans !), le sculpteur, peintre, architecte Michel-Ange a écrit des sonnets. L’un d’entre eux s’intitule simplement « Au Christ ». En voici une traduction française :
Voici que le cours de ma vie en est arrivé
Par tempétueuse mer et sur barque fragile
Au havre commun où il faut qu’on débarque
Pour compte et raison de l’œuvre de bien et de mal
Ainsi maintenant de cette illusoire passion
Qui m’a fait prendre l’art pour idole et monarque,
J’ai appris de quel poids d’erreurs elle était lourde,
Et quelle source de malheur est pour l’homme son désir.
Les penseurs amoureux, jadis vains et joyeux,
Que deviendront-ils si deux morts s’en viennent à moi ?
De l’une j’ai certitude, et l’autre m’est menace.
Ni la peinture ni la sculpture ne peuvent plus apaiser
Mon âme inclinée vers ce divin amour
Qui pour nous recevoir ouvre ses bras en croix.
Arrivé au terme de sa vie, Michel-Ange, ce génie, reconnaît humblement les erreurs de sa vie, et sa condition d’homme. Il recherche l’amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ à la croix.
Souvenons-nous de notre créateur pendant qu’il en est temps : que savons-nous du terme de notre vie ?
Jean-Louis Théron
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Lecture proposée : Livre de l’Ecclésiaste, chap. 11, v. 9 à chap. 12, v. 8.