Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous.
Matthieu 7.12
À Noël, les détenus ont droit à un colis de nourriture de la part de leur famille. Certains n’ont pas de famille, c’était le cas du bibliothécaire. Sous ses airs rudes, je le sentais très affecté par un sentiment de rejet et de solitude.
Mine de rien, je lui demande s’il aurait souhaité plus de salé, de sucré. Sans rien lui dire, je vais voir le directeur qui me donne l’autorisation de lui acheter ce que je voulais et de le lui amener moi-même dans sa cellule.
Il était en larmes, confondu par ce geste d’amour désintéressé, impressionné aussi par la qualité de la nourriture qui correspondait tout à fait à ses goûts : « C’est vraiment top ! »
Des mois plus tard, en fin d’après-midi, alors que je visite d’autres personnes, je le vois venir vers moi souriant : « Je ne suis pas croyant, mais j’ai prié pour vous revoir avant ma libération demain. » Et à nouveau les yeux pleins de larmes, me serrant fortement les mains, il dit : « Merci, je ne vous oublierai jamais. »
Il y a certainement quelqu’un en ce Noël qui est enfermé dans sa solitude et qui, même s’il ne le dit pas, aimerait une attention.
Bernard Delépine
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Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 22, versets 36 à 40.