Un Dieu qui se cache

Mais il rit, celui qui siège sur son trône dans les cieux.
Psaume 2.3-4

L’écrivain Georges Perec s’est donné la contrainte d’écrire un livre de près de 300 pages où n’apparaît jamais la lettre e. Il s’agit d’un lipogramme, une figure de style qui consiste à produire un texte d’où sont délibérément exclues certaines lettres de l’alphabet.
Dans un tout autre genre et à une époque plus reculée, sans sacrifier à un quelconque procédé littéraire, ce qu’a réalisé l’auteur du livre biblique Esther n’est pas mal non plus. Il a rédigé un magnifique récit où, bien qu’il dirige toutes choses – notamment le cœur des grands du royaume de Perse – le principal acteur n’est jamais nommé. En effet, Dieu est le grand absent du texte, mais l’acteur principal de l’histoire.
Menacés dans leur existence même par un Premier ministre qui programme leur génocide, les Juifs déportés doivent leur salut à une série de coïncidences, de hasards dirigés à l’évidence par la main de Dieu.
Il me semble que cette omission du nom divin n’est nullement fortuite, elle est comme un clin d’œil du rédacteur ou plus certainement de celui qui l’a inspiré. Elle nous rappelle que, même s’il se cache, même si les grands de ce monde en font des tonnes croyant maîtriser le cours des événements, c’est quand même Dieu qui dirige l’Histoire. Et qui prend soin des siens.
Cela reste vrai aujourd’hui : Dieu agit. Que tant d’hommes nient son implication, voire son existence ne change rien à l’affaire !

Claude Siefert

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Lecture proposée : Livre d’Esther, chapitres 5 à 7.

 

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