En colère, Jésus ?

Ayant fait un fouet avec des cordes, Jésus les chassa tous du temple […], dispersa la monnaie des changeurs et renversa les tables.
Jean 2.15

On connaît cet épisode peut-être parce que c’est le seul cas où on voit Jésus faire usage de violence. On l’imagine plutôt doucereux, prêt à tout souffrir, à tout accepter. C’est vrai lorsqu’il s’agit de lui-même. Mais dans le temple, il ne s’agit pas de ses propres intérêts. Il s’agit de la maison et des intérêts de son Père. Ceci explique cela.
La chose semble s’être produite deux fois : selon Jean, au début de son ministère, selon Marc, trois ans plus tard, peu avant son arrestation et sa crucifixion. C’est assez dire l’importance de cette démarche. Il était venu mettre de l’ordre dans les affaires de son Père. Il ne pouvait le faire sans émotion, de façon détachée. Pour porter du fruit, il fallait aussi que la leçon puisse impressionner.
Oui, Dieu lui-même se met en colère contre le mal. Mais n’y voyons pas une colère spontanée, incontrôlée, un coup de sang.
Chasser les vendeurs à coups de fouet était le fruit d’une résolution, un acte pesé, non une réaction épidermique. La preuve en est que le texte nous apprend qu’il prit le temps de tresser les cordes.
N’est-il pas urgent de comprendre que nous avons, nous aussi, besoin parfois d’être secoués, repris dans notre conscience pour avoir provoqué la colère divine ? Bien que redoutable, sa colère est cependant toujours prête à faire place au pardon.

Richard Doulière

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Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 2, versets 13 à 22.

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