« Il mérite la mort. »
Matthieu 26.66
En août 1870, après les premières défaites, le gouvernement impérial restreint l’information. Des rumeurs circulent sur la présence d’espions prussiens. Le 16 août, jour de la foire de Hautefaye, les affaires s’avèrent très mauvaises. Conjugué avec les nouvelles de la guerre, cela contribue à entretenir un climat de tension. En début d’après-midi, Alain de Monéys, dont la famille possède des terres à Hautefaye, arrive à la foire.
Du fait de sa constitution physique, il a été exempté des obligations militaires. Cependant, voulant s’engager pour son pays, il a fait lever cette immunité et prévoit de partir bientôt pour le front de Lorraine. Il est pris à partie par plusieurs personnes qui l’accusent d’avoir crié « Vive la République ! », d’être un traître et un Prussien. Malgré ses dénégations, le groupe profère des menaces de mort et porte les premiers coups. C’est alors que commence son long calvaire : on tente de le pendre, de l’écarteler, on finira par le brûler vif. Ses bourreaux s’attendent même à être récompensés… Mort inutile d’un innocent.
Étrange et inquiétant, ce penchant de l’homme à vouloir trouver un coupable pour ses malheurs, petits ou grands.
Je n’ai pu m’empêcher de penser au sort d’un autre innocent qui lui, n’a pas tenté d’échapper à ses persécuteurs, mais dont la mort eut des effets aussi inattendus que bénéfiques pour tant de personnes. Il s’appelait Jésus.
Claude Siefert
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Lecture proposée : Psaume 59, versets 1 à 5.