Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives.
Deutéronome 30.6
Il arrive que l’on trouve Dieu égocentrique. Il veut être aimé. Il cherche sa gloire. Il se veut le Centre. N’est-ce pas étrange ? Lui dont l’apôtre Jean dit qu’il est amour !1
C’est un raccourci trompeur. S’il veut être aimé, c’est parce qu’il nous aime, d’une part parce qu’il n’y a pas d’amour sans réciprocité, d’autre part ? et surtout ? parce que nous ne pouvons vivre vraiment ni être heureux tant que nous n’avons pas trouvé le véritable objet qui puisse combler notre besoin d’aimer.
Aimer, un besoin ? Bien sûr ! Cela a-t-il besoin de démonstration ? Nous aimons tous quelque chose ou quelqu’un.
« Aimer, disait le philosophe Alain (1868-1951), c’est trouver sa richesse hors de soi ». C’est le contraire de s’aimer soi-même. Je sais bien que selon la psychologie moderne, pour aimer autrui il faut commencer par s’aimer soi-même. Mais rien n’est plus menteur. En réalité, il n’y a d’amour vrai que hors de nous-mêmes. Et le plus étranger à nous-mêmes, à notre ego, c’est Dieu, le tout autre ! Il ne peut y avoir de différence plus grande qu’entre le Créateur et la créature. Il n’y a donc d’amour plus vrai que le sien envers moi et celui qu’il me demande – et qu’il me donnera si je le lui demande.
Et s’il me le demande – et me l’offre – c’est parce qu’il veut que j’en vive. Et s’il veut que je vive, c’est parce qu’il m’aime.
Richard Doulière
¹ 1 Jean 4.8
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Lecture proposée :
Livre des Proverbes, chapitre 8, versets 32 à 36.