Celui qui aime l’argent n’en sera jamais rassasié et celui qui aime les richesses n’en profitera pas. Cela aussi, c’est de la fumée.
Ecclésiaste 5.9
Christ n’avait pas l’habitude de dire les choses à moitié. La soif d’argent, pour lui, est l’idolâtrie principale. Rien de nouveau depuis bientôt deux mille ans. Dans le récit en grec de sa vie, les évangélistes ont gardé le mot araméen pour « argent », mammon, qui est aussi le nom d’une divinité¹. En vouloir toujours plus, c’est vouer un culte à quelque chose qui ne peut pas exister, et en s’acharnant à croire que ça marchera. Au mieux ça fonctionne un temps, mais on finit déçu et on en veut encore plus. Au pire, on y laisse la santé et la vie.
Si l’on accepte que le corps n’est qu’une partie de l’individu, alors le problème va plus loin. Il signifie qu’après la mort, nous sommes toujours là, conscients, avec nos souvenirs, mais sans rien de ce que nous avons amassé ou construit. Nous partons comme nous sommes venus : les mains vides, et rien sur le dos.
Christ par son sacrifice et sa résurrection nous a ouvert le Ciel éternel : nous n’y emmènerons aucune richesse matérielle. Le trésor à capitaliser est tout autre.
Lionel Cavan
¹ Matthieu 6.24
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Lecture proposée : Évangile selon Luc,
chapitre 12, versets 16 à 21.