Il a été arraché à la vie par la contrainte, suite à un jugement. Et qui, parmi les gens de sa génération, s’est soucié de son sort, lorsqu’on l’a retranché du pays des vivants ?
Ésaïe 53.8
Dans son ouvrage « La République », le philosophe grec Platon essaie d’imaginer ce que serait le destin réservé en ce monde à un juste parfait. Il finit par conclure : « Le juste dans la condition où il est, sera fouetté, soumis à la torture, enchaîné, on lui brûlera les yeux et, finalement, après avoir enduré tous les maux possibles, il sera empalé… » Étrange prémonition du sort que les Juifs réserveront à Jésus quatre siècles plus tard ! Les contemporains de Jésus, et plus particulièrement les prêtres et les scribes, n’ont pu supporter la présence au milieu d’eux d’un homme parfaitement juste qui, par contraste, faisait ressortir si nettement leur hypocrisie et leur injustice. Eux, qui se vantaient de respecter scrupuleusement la loi de Dieu, ont été mis à nu par la sainteté de la vie et des paroles de Jésus. Il n’y avait pour eux que deux possibilités. Soit reconnaître leur péché et se repentir, soit rejeter ce diagnostic et chercher un motif d’accusation pour condamner Jésus. C’est ce qu’ont fait les responsables juifs avec la complicité des Romains.
Il en va de même pour nous. Que faisons-nous de Jésus ? L’acceptons-nous comme le seul vrai Juste, le Fils de Dieu venu pour nous sauver de notre injustice ? Ou au contraire trouvons-nous plutôt de bonnes excuses pour le rejeter ?
Bernard Grebille
________________
Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 19, versets 1-18.