Pilate après avoir fait battre de verges Jésus, le livra pour être crucifié […] Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête […] et ils crachaient sur lui.
Matthieu 27.26,29,30
Alors que le docteur me faisait avaler des calmants pour m’aider à trouver le sommeil, les larmes inondant mes joues coulaient brûlantes, désespérées : « C’est moi qui tenais le volant ! » La vieille demoiselle, que j’avais renversée, était à l’hôpital, dans le coma, dans un état critique.
Quelle différence entre les larmes d’un spectateur et celles de l’artisan d’un drame ! Après quelques années, je me revois encore, me roulant sur mon lit, écrasé par un sentiment de culpabilité…
Quelque temps après, je réentends la description, sobre et réaliste, de la souffrance et du tourment spirituel de Jésus crucifié. Elle me remue et pénètre au plus profond de mon être. Ce n’est plus un vieux drame, mais un fait se rejouant devant moi. Le soldat qui frappe à coups redoublés sur le dos du condamné, c’est moi. Le bourreau rivant ses pieds et ses mains à la croix, c’est encore moi ! Le criminel, co-supplicié qui l’insulte, c’est toujours moi…
J’ai pris conscience ce jour-là, du rapport étroit qui unit ma vie, mesquine, violente, orgueilleuse, au sort effroyable réservé à Jésus. Mais au lieu de me laisser écraser par le remords, j’ai versé les larmes amères de la repentance, criant vers Jésus : « Pardon Seigneur… » Dès ce jour, j’ai connu la réalité d’un vrai pardon. Qu’en est-il de vous ?
Gérard Peilhon
1 Luc 23.28
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Lecture proposée : Psaume 32.