Le cœur est tortueux par-dessus tout.
Jérémie 17.9
… mais il y a quand même de l’espoir.
La Rochefoucauld, me semble-t-il, avait visé juste en affirmant que derrière tout acte humain se nichait l’intérêt (pas l’intérêt d’autrui, il va sans dire !).
Devenu chrétien, je fus bien surpris d’apprendre que des penseurs chrétiens trouvaient cet écrivain bien trop optimiste. Ce n’est pas seulement l’intérêt qui guide les actes des hommes, remarquaient-ils, mais la méchanceté. Effectivement, si derrière bien des comportements humains on peut discerner la recherche d’un intérêt, certains échappent à cette classification. Que dire par exemple de toutes ces dégradations volontaires et gratuites, de ces agressions physiques ou verbales sans motif ? Sans parler des méfaits pour lesquels l’auteur lui-même n’a aucune explication. L’homme est mû par autre chose encore : quelque chose qui lui est à la fois étranger, mais qui lui colle à la peau. Une première erreur serait de mettre ces agissements inconsidérés sur le compte de la bêtise, une seconde de se croire soi-même exempt de toute inclination à la méchanceté.
Si, à l’évidence, la Bible est plus pessimiste que La Rochefoucauld, elle propose une solution, un remède. D’abord une prise de conscience de notre véritable état devant le Dieu saint qui sonde les cœurs. Puis, la sollicitation d’une intervention divine afin qu’il purifie nos cœurs de ce fléau qu’est le péché.
Claude Siefert
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Lecture proposée : Livre de Job, chapitre 15, versets 14 à 16.