Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans lui dire une parole, car ils voyaient combien sa douleur était grande.
Job 2.13
Face au malheur d’autrui, nos tentatives de consolation sont maladroites… L’empathie humaine naturelle pousse à une réponse automatique et irréfléchie. Cette superficialité ressentie par le souffrant n’apaise pas sa douleur. À y réfléchir, pour celui dont l’injustice et la violence de la privation frappent la vie, le silence est préférable aux phrases vides. Tant que les trois amis de Job étaient là, silencieux, témoins compatissants de ses souffrances, ils étaient de bons consolateurs. Mais quand ils prirent la parole, ils devinrent des consolateurs fâcheux1 et faussement accusateurs2.
Un bon consolateur est avant tout un accompagnateur. Être présent dans l’amour fraternel, c’est reconnaître en l’autre son désespoir. C’est respecter son chagrin, c’est compatir à l’absence de l’irremplaçable. Cette présence ne guérit pas la souffrance, mais la solitude de la souffrance. Elle soulage la souffrance de la souffrance… Le bon consolateur dit : « Je pèse ta privation et je suis avec toi. »
Or, si la présence avec une telle relation console, ô combien l’amour de Dieu apporte cela ! Souvent endeuillé, Jean Calvin témoignait : « Rien ne console plus puissamment que la certitude d’être entouré en pleine détresse par l’amour de Dieu. »
Dominique Moreau
1 Job 16.2 2 Job 21.34
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Lecture proposée : Livre de Job, chapitre 2, versets 11 à 13.