C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
Jean 15.12
Lors d’une crue de l’Adige en Italie, le pont de Vérone s’écroula une arcade après l’autre. Il ne resta que celle du milieu sur laquelle était bâtie une maison. Du rivage, on voyait toute une famille penchée aux fenêtres implorant du secours. La force du torrent détruisait à vue d’œil le pilier. Voyant le péril, le Comte Spolverini proposa une bourse de cent louis à celui qui aura le courage d’aller délivrer ces malheureux. Pour qui s’y risquerait, il y avait grand danger d’être emporté par la rapidité du courant ou de voir s’écrouler sur soi l’arcade ruinée. Le peuple était innombrable sur le rivage et personne n’osait s’offrir…
À ce moment passe un villageois. On lui dit quelle est l’entreprise proposée et quelle sera la récompense en cas de succès. Aussitôt, il monte sur un bateau, gagne à grands coups de rames le milieu du cours et aborde au bas de la pile. Il attend que père, mère, enfants et vieillards se glissent le long d’une corde dans l’embarcation. II rame encore, surmonte la résistance des eaux et regagne le rivage.
Le Comte Spolverini veut lui donner la somme promise. « Je ne vends point ma vie pour de l’argent, lui dit le villageois, mon travail suffit pour nourrir les miens. Jésus a su exposer sa vie pour moi et n’a rien demandé en retour. Donnez cela à cette pauvre famille qui en a besoin plus que moi. »
Repris du Journal Encyclopédique de 1763.
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Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 15, versets 9 à 17.