L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.
Romains 5.5
Je ne sais pas grand-chose de Roger de Rabutin, écrivain du XVIIe siècle, mais l’une de ses affirmations en dit beaucoup en quelques mots : « Quand on n’aime pas trop, on n’aime pas assez. »
Pour aimer comme Dieu nous a aimés et comme Jésus nous demande de le faire, il faut aimer trop, il faut aimer sans mesure, déraisonnablement. Est-ce pour cela que Jules Renard disait que « l’amour tue l’intelligence », que « l’un ne se remplit que pour vider l’autre » ?
Quel sens y a-t-il, en effet, à aimer ses ennemis, à prier pour eux, à leur vouloir du bien ?
Selon Jésus, c’est cela être parfait, c’est-à-dire avoir atteint l’objectif. Si nous n’aimons que ceux qui nous aiment, ce n’est pas extraordinaire ! Mais si c’est ce que demandait Jésus, oui, c’est déraisonnable, voire impossible ! À moins que l’amour de Dieu nous habite, car c’est ainsi que lui nous a aimés. Sans limite alors que nous étions ennemis et pécheurs, c’est-à-dire aussi peu reluisants qu’il était possible.
Or, c’est de cet amour-là, le sien, qu’il propose de remplir nos cœurs.
N’est-il pas raisonnable, de fait, de vouloir que nous aimions de l’amour qu’il propose de nous donner ?
Si nous n’aimons pas trop, ne serait-ce pas que nous ne sommes pas encore réconciliés avec Dieu ?
Ne tardons pas à saisir la main de réconciliation qu’il nous tend.
Richard Doulière
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Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 5, versets 43 à 48.