Certes, ils resteront attachés aux pratiques extérieures de la religion, mais, en réalité, ils ne voudront rien savoir de ce qui en fait la force.
2 Timothée 3.5
Je me souviens d’une histoire racontée par Marcel Pagnol :
« Papa nous avait dit que la mante religieuse était un animal féroce et sans pitié, le tigre des insectes. Je décidai donc de l’étudier…
J’appliquai l’ouverture du bocal contenant le “tigre” sur l’entrée principale d’une fourmilière en plein travail. Une mousse de fourmis monta à l’assaut de ses pattes. Au bout de chacune d’elles, 4 fourmis s’accrochaient implacablement de leurs mandibules tétanisées : ainsi maîtrisé par ces lilliputiennes, le tigre ne pouvait pas plus bouger que Gulliver. Cependant de ses pinces restées libres il attaquait tour à tour chacun de ces ancrages…
Je me demandais comment pourrait évoluer cette situation lorsque je remarquai que le “prégadiou” commençait à perdre courage. Au bout de quelques minutes, ses attaques latérales cessèrent complètement… Il resta debout, immobile, les pinces en prière, les pattes frémissaient à peine…
Paul me dit : « Il réfléchit. » Ces réflexions me parurent un peu longues…
Sous la queue du tigre pensif, une file de fourmis entrait et une autre sortait, comme à la porte d’un grand magasin, à la veille de la Noël… Nous comprîmes que la mante était morte … »1
La mante religieuse : une enveloppe vide. Au-delà du jeu cruel, l’histoire n’est-elle pas une image saisissante de l’effet de “petits” péchés répétés ou de légères compromissions presque insignifiantes ? Veillons, prions, résistons avec une foi ferme ! Que notre religion ne soit pas qu’apparence !
Albert Lentz
1 Marcel Pagnol, « La gloire de mon père », extraits adaptés.
__________________
Lecture proposée : Livre du prophète Ézéchiel, chapitre 33, versets 30 à 33.