Abraham se tint en présence de l’Éternel.
Genèse 18.22
Jean Vanier, fondateur de l’Arche (communautés d’accueil de handicapés), écrivait : « Le mot qui vient et revient à mon esprit et mon cœur est “présence”. Être présent à la réalité et aux autres, ne pas fuir dans l’imaginaire et dans des idées. Vivre l’instant présent, ne pas s’échapper dans les rêves du futur ou s’enfermer dans le passé. M’accepter comme je suis avec mes fragilités, mes difficultés et mes dons et m’ouvrir à la présence de Dieu. »
Le chrétien n’est pas du monde, mais Jésus l’a laissé dans le monde. C’est certainement pour qu’il y soit présent, mieux encore, pour qu’à travers lui, Jésus lui-même y soit présent.
Être présent, c’est comme l’écrivait Vanier, ne pas fuir l’instant, l’autre, la responsabilité ni les simples vérités et évidences qui concernent mon entourage aussi bien que moi. L’imagination est une fuite. Rêver n’est pas construire. C’est aussi une forme d’absence.
Mais je ne serai réellement présent aux autres et pour eux, que dans la mesure où ma propre présence se nourrit de celle de Dieu, où c’est dans cette proximité-là, comme jadis Abraham, que je puise le sens et la raison d’être de ma présence au monde et aux autres.
Je n’ai évidemment pas besoin d’être disciple du Christ pour être présent et utile aux autres. Mais si ma présence n’est pas nourrie de l’essentiel, elle ne portera pas de fruit durable.
Richard Doulière
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Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 15, versets 1 à 8.