Les mains vides

… si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Matthieu 18.3

Devenir comme les petits enfants, c’est, avons-nous dit, admettre que l’on a tout à découvrir. Est-ce tout ? Il faut, finalement, dire plutôt ce que ce n’est pas.

Christophe Chaland l’a fort bien exprimé : « …“l’enfance spirituelle” n’a rien à voir avec le désir de toute-puissance propre au petit enfant, ni avec la pensée magique que celui-ci a jusque vers six ans. C’est une route où l’on marche avec de moins en moins de bagages, de richesses, d’illusions, jusqu’à reconnaître que l’on a les mains vides. »

Il a raison de parler d’une route. Se dépouiller de ses prétentions, de ses illusions, voire de tout ce que l’on croit avoir, n’est pas l’affaire d’une brève expérience. Il y faut du temps ; et c’est un trajet à refaire sans cesse, tant il ne nous est pas naturel. Mais c’est le chemin étroit qui introduit dans le Royaume. Les suffisants, les orgueilleux, les sûrs d’eux n’y ont pas de place. Pas plus que les encombrés. Peut-être est-ce pour cela que le chemin est resserré. Il veut nous contraindre, précisément, à nous désencombrer. Car on ne peut entrer dans le Royaume que les mains vides.

Les mains vides, mais le cœur plein de la certitude que l’on y sera accueilli. Non sur la base d’un quelconque mérite ; mais sur la foi seule en la miséricorde sans bornes de Celui qui nous y convoque.

Richard Doulière

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Lecture proposée : Évangile selon Matthieu, chapitre 7, versets 13 et 14.

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