« Je ne veux pas de pauvres à côté de chez moi ! »

Celui qui a pitié du pauvre prête à l’Éternel, qui lui rendra selon son œuvre.
Proverbes 19.17

Un quotidien local avait relaté la farouche opposition des habitants d’une petite ville à la construction d’une prison sur son territoire. Alors le maire avait fait réaliser un sondage qui confirma que la population n’en voulait pas. Un citoyen a même fait cette déclaration : « Je ne veux pas de pauvres à côté de chez moi ! »
Je me suis permis de répondre par voix de presse :
« Qu’il s’agisse ou non de la construction d’une prison, cette déclaration est inacceptable. Il n’est pas impossible qu’elle vienne d’une personne privilégiée par la vie. Elle est d’un racisme social à l’état pur qui fait honte à la race humaine. Ce type de personne a besoin d’être éduquée par plus de mixité sociale, c’est pourquoi je suggère au maire de faire construire non loin de là, quelques pavillons ou petits immeubles HLM […] Cette déclaration souligne aussi la méconnaissance du milieu carcéral : il n’y a pas que des pauvres en prison. Il peut également y séjourner des personnes nanties qui, un soir de fête un peu trop arrosé, ont causé un accident. Personne n’est vraiment tout à fait à l’abri, privilégié ou pauvre. Et comment la société peut-elle demander plus d’enfermement et en même temps refuser la construction d’une prison sur son territoire ? »
Il ne s’agit pas là seulement d’une réaction chrétienne, mais de s’élever contre un état d’esprit que Jésus lui-même rejetait avec force paroles que l’on qualifierait de choquantes aujourd’hui.

Bernard Delépine

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Lecture proposée : Évangile selon Luc, chapitre 10, versets 35 à 37.

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