Le récital du prince

… Vous avez été rachetés … par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache.
1 Pierre 1.18-19

Donnant une grande réception dans son château de Dresde, le Prince Électeur de Saxe voulait offrir à ses invités un divertissement de qualité : un récital du plus illustre musicien de l’époque. Avec naturel et sans se laisser intimider par l’apparat qui l’entourait, le musicien s’assit devant le clavecin.

Le prince, d’un signe discret, donna le signal du début. Un grand silence ! On attendait une mélodie joyeuse, peut-être un air de danse…

Lentement, solennellement, un cantique retentit : « Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Un coup de tonnerre n’aurait pas davantage secoué l’auditoire. Le prince ému et ses invités recueillis étaient très attentifs. Les accords remuaient les cœurs. « Voilà l’Agneau de Dieu qui vient expier les péchés des coupables ». Et le chant musical se termina par cette parole prêtée à Jésus-Christ, le Sauveur des hommes : « Je veux souffrir ! C’est pour toi que je veux souffrir ! »

Le récital une fois terminé, le compositeur baissa les yeux et garda le silence. Le prince saisit les deux mains de Jean-Sébastien Bach –car c’était lui !– et glissa son anneau à l’un de ses doigts. Bach s’inclina avec respect et dit : « Excellence, puissiez-vous ne jamais oublier le thème de ce choral. C’est le seul remerciement auquel je puisse prétendre ».

Jean-Louis Gaillard

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Lecture proposée :
Évangile selon Jean, chapitre 1, versets 15 à 39.

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