Des chiens nous mettent au défi

Ne regardez point chacun, à votre intérêt particulier, mais que chacun ait égard aussi à ce qui concerne les autres.
Philippiens 2.4

Montaigne, au XVIème siècle, avait déjà relevé l’aptitude des chiens dont se servaient les aveugles à réagir en tenant compte des intérêts de leur maître plutôt que de leur propre confort. « J’en ai vu le long d’un fossé de ville, laisser un sentier plain et uni et en prendre un pire, pour éloigner son maître du fossé. Comment pouvait-on avoir fait concevoir à ce chien que c’était sa charge de regarder seulement à la sûreté de son maître, et mépriser ses propres commodités pour le servir ? Et comment avait-il la connaissance que tel chemin lui était bien assez large, qui ne le serait pas pour un aveugle ? »
J’ignore si cette faculté que Montaigne a observée chez certains chiens était innée ou si elle résultait d’une lente éducation. Quant à moi, je constate que j’ai bien du mal à prendre en compte l’intérêt de mon semblable, surtout si cela doit coûter à mon propre confort.
Ce qui est certain, c’est que si l’homme peut se montrer généreux, il lui est cependant presque impossible de donner la priorité aux intérêts de son prochain. À moins d’un véritable « changement de logiciel » que seule peut opérer une intervention divine dans son propre cœur. Faute de quoi chacun reste prisonnier de son égoïsme naturel. Soupirez-vous après un tel changement ?

Claude Siefert

__________________
Lecture proposée : Évangile selon Luc, chapitre 6, versets 31 à 35.

Autres articles

0
    0
    Votre Panier
    Votre panier est videRetour à la magasin